lundi 31 mars 2014

Mes rêves et leur symbolique

Juste parce que j'ai rêvé que je me rasais la noune, ça veut pas dire que je veux vraiment qu'on se revoit.

Madame Bertrand

C'est vrai que c'est pas gentil de dire que Janette Bertrand est sénile. C'est vrai qu'on fait ça parce que c'est une femme. On n'entend pas la même chose sur Parizeau ou d'autres hommes d'âge respectable. Bien des gens beaucoup plus jeunes pensent comme Janette et c'est ce qui est bien dommage. Janette n'est pas seule. Mais ce n'est plus notre Janette. C'est cette cassure que je ressens. Janette parlait d'amour et défonçait les tabous. Elle n'écoutait pas ses peurs et ne nous avait jamais recommandé d'en faire autant.

Avant que Julie Snyder l'appelle pour lui demander d'appuyer le projet de charte. J'aimerais que Janette fasse ce qu'elle faisait le mieux; des recherches. Sait-elle les réelles conséquences de l'application d'une telle charte? Elle savait écouter. Qui écoute-t-elle? Depuis quand elle pense à sa piscine d'abord?

Janette me déçoit. Janette m'a tellement appris depuis que je suis toute petite. La première fois que j'ai entendu parler de la culture du viol (ce n'était peut-être pas nommé, mais c'était ça quand même) c'était par Janette. Les troubles alimentaires, les maladies mentales, l'inceste, l'abandon, la violence conjugale, le féminisme. C'était Jannette qui m'en parlait et m'éduquait. La première femme à assumer sa sexualité dans le paysage télévisuel québécois en partageant le lit de son époux et en jouant enceinte. Janette a déjà montré des tampons hygiéniques à la télé.

Janette m'a enseigné l'amour, l'empathie, la communication et le dialogue. Pas le repli, la fermeture et l'ignorance. C'est extrêmement déstabilisant quand tu perds un mentor. Quand tu as l'impression qu'il te tourne le dos. Quand tu te demandes si tout ce que tu penses avoir appris de cette personne n'était pas finalement qu'une erreur d'interprétation.

samedi 29 mars 2014

L'expérience de la rue à Toronto

Si ça continue de même, je vais dormir sur un banc de Queen street la semaine prochaine.

mercredi 26 mars 2014

Pour un soir seulement

-Tu l'as déjà fait?
-Les filles veulent jamais.
-Moi je veux.
-Ouin, mais toi t'es dans l'autre gang en estie.
-Tu devrais enlever ton chandail aussi.
-Veux-tu du lubrifiant?
-Pour quoi faire?
-Ça irait mieux.
-Si tu m'écoutes, ça va ben aller.
-Qu'est-ce qu'il faut que je fasse?
-lèche-moi.
-Où est-ce que tu veux que je te lèche?
-Je te laisse deviner.
-Là?
-Oui. Tu fais bien ça. Humm. Oui comme ça.
-Quand est-ce que j'vas pouvoir?
-Essaye-toi.
-J'y vais.
-WO! Tranquillement! Ça donne rien tu vois ben.
-S'cuse. Mais comment...
-Faut que tu comprennes comment je suis faite. Sois ferme, assuré et tout doux.
-J'peux-tu regarder avec mon doigt.
-Tu peux toucher, à moins que t'aies des yeux au bout des doigts.
-J'vas te faire mal.
-Pas tant.
-J'ai l'impression que je suis plus gros que d'habitude.
-Dépêche-toi de te mettre à l'abri.
-T'es drôle.
-Non. Je suis impatiente.
-Ok, ok.
-C'est bon... waaah. T'as compris. C'est parfait comme ça. Hum. Ssss...sstop.
-Ça te fait-tu mal?
-Va pas plus loin. Bouge un peu. C'est vrai que t'es équipé.
-Tu mouilles pendant que tu te fais enculer, petite cochonne.
-Oh. Ayoye môman. Sors pas complètement.
-Ça t'a fait mal?
-C'est l'fun là. De même.
-Plus loin?
-Non pas tout de suite.
-Pas tout de suite?
-Sois patient. C'est tellement bon comme ça.
-Ah oui, t'aimes ca?
-Oui.
-Si j'allais un peu plus vite?
-Juste un peu.
-Juste un peu.
-Oui. oui. oui. D'accord, je... oh!
-Ah! Fais ça encore. Je te laisse faire.
-T'aimes ça quand c'est moi qui bouge? Humm?
-Mets-en. Haaaannn.
-Je la veux toute maintenant.
-J'vas toute te défoncer.
-Défonce-moi.
-Tiens. Tiens!
-Aaayaah....
-TIENS!
-Gnnnoommm... Moins fort.
-T'as mal?
-Ça va, ça va.
-Je m'enlève.
-Non! Reste. Je veux que tu viennes dans mon cul. Continue.
-Ça sera pas long.
-C'est correct. Fais plus attention.
-J'vas te l'remplir le cul.
-Oui, c'est ça que je veux.
-Qu'est-ce que tu veux? Dis-le.
-J'veux que tu me remplisses.
-Quoi?
-Que tu viennes au fond de mon cul. Tu vas le faire, hein?
-Oui.
-Tu vas me venir dans l'cul?
-Oh oui.
-Bientôt?
-Très.
-Envoye mon estie de pervers. Remplis-moi comme il faut.
-Aaaaaaaaaahhhhhhhh.
-T'es rien qu'un cochon.
-hhhooooooo. Sacremment.
-Ouais. Ouais.
-Wow. Malade. Fait dix ans j'pas venu de même.
-Tu bandes encore. Arrête pas.
-T'es folle.
-Fourre-moi dans l'cul avec ton sperme.
-T'es tellement vugaire.
-T'aimes ça.

mardi 25 mars 2014

Cette chanson que personne ne connaît


C'est une chanson très cochonne.
Quand j'avais huit ans, je trouvais ça très cochon.
Ça disait :
Je voudrais danser. Je suis seule j'ai envie d'être aimée...
Par un étranger qui me dirait tout bas... dansons.
Oh... dansons.
Je verrais dans ses yeux 
que pour lui ce ne sera qu'un jeu
Mais ce soir je m'en fous
car moi aussi je joue
Dansons. 
Oh... dansoooonnn. Hummmm.

La fille chantait en gémissant.
Je volais la robe cache coeur noire de ma mère
j'empruntais ses talons hauts.
Je caressais mes seins comme si c'était toi.
Je t'attendais déjà.

Voulez-vous danser
Je voudrais dance the night away.
S'il-vous.. s'il-vous-plaît 
Je suis ready to play... danser.

Oh... dansoooonnnns.

Je voudrais danser. Je suis seule, j'ai envie d'être aimée.
Laissez-moi rêver et dites-moi tout bas, dansons.

Je pense à toi. Je pense à ça. Je veux encore danser avec toi.


L'homme qui chantait avec la fille sur ma vieille cassette, c'était mon père. Mais la vraie version française c'est Richard Huet. Avec Anne-Marie. J'ai fait le tour de la province pour retrouver ce 45 tours. Je l'ai trouvé au coin de Pie-IX et Lafontaine, à cinq minutes de chez moi. Probablement quelqu'un qui l'a ramassé quand je l'ai mis au chemin sur la rue Bourbonnière en 2005. Ça fait quelques fois que je l'écoute et c'est bien pire que dans mes souvenirs.



lundi 24 mars 2014

dimanche 23 mars 2014

Paranoïa péquiste

Qui es-tu exactement Mathieu Vandal? Après une revue de presse rapide ce matin, je constate que tu n'es qu'un ti-coune mal formé. Un ti-coune mal formé qui renforce la paranoïa péquiste. Quand je lis Jocelyne Robert qui écrit "Ma foi, je commence à croire que c'est vrai. Qu'on va encore se la faire voler..." Heille. Quand tu perds une élection c'est pas parce qu'on te l'a volée! Les sondages montrent le PQ perdant, c'est de la faute au PQ et personne d'autre. Slaque la parano.

Mathieu Vandal qui démissionnait vendredi de son poste à la commission de révision dans la circonscription Sainte-Marie Saint-Jacques, a quitté sur une belle phrase de mononc xénophobe qui a peur de pas voir son rêve d'un beau Québec uniforme blanc francophone se réaliser. « C’est comme si l’aéroport international Montréal-Trudeau était grand ouvert et qu’on distribuait les visas gratuitement à ceux qui passent, sans poser de questions » A-t-il affirmé au quotidien Le Devoir. Fuck faut faire de quoi, sont en train de nous envahir! Mais le DGEQ a tenu a rappeler qu'il faut quand même être citoyen canadien pour voter au Québec. Si t'es citoyens canadien, habituellement, t'es pas arrivé la semaine dernière. Calme-toi l'aéroport international.

Sa plus belle perle c'est de dire que dans Sainte-Marie St-Jacques il y a 95% de francophones et l'inscription des anglophones et des allophones était beaucoup trop élevée. 95% il a pris ça où Bozzo? C'est son idéal? À ma connaissance y a pas un seul comté à Montréal avec 95% de francophone. On n'est plus dans le temps de la colonie. Va falloir que Mathieu Vandal s'y fasse. Des anglos et des allos dans SMSJ il y en a en masse. Hier en fin d'après-midi, le devoir a corrigé son chiffre pour 75.7%. Il s'avère que plus on vérifie les propos de Mathieu Vandal, plus il a l'air fou et on s'éloigne de la théorie du complot canadien anti péquiste.

Les méchants étudiants Ontariens veulent voter. Ils étudient où ces étudiants? À Mcgill? À Concordia? Alors pourquoi est-ce qu'on les traite d'Ontariens? C'est pas gentil. Quand tu passes 4 ans sur 23 à un vivre ici, je vois pas pourquoi tu ne pourrais pas y voter? Quand tu y vis. Finalement y a juste ceux qui pensent comme le PQ qui ont le droit de vote? Qu'on mette en doute les processus d'établissement de la notion de domicile, je veux bien. Qu'on critique la structure, n'importe quand j'embarque. Mais de sous-entendre que des centaines de concitoyens sont des fraudeurs simplement parce qu'ils tentent de s'inscrire sur la liste électorale pour exercer leur droit de vote. C'est très sale. Ça attise de quoi comme.

Des gens qui ne s'expriment pas habituellement, ont décidé de sortir. On sait pourquoi et on comprend. Le porte-parole du Directeur Général des élections pose la question à La Presse : « Chaque électeur, quand il va voter, y va pour une motivation. Quelle serait donc la motivation, en cette période électorale, qui pourrait les pousser à vouloir s’inscrire sur la liste électorale ? »

Ça arrive des fois.

J'ai trouvé ton CV, Mathieu Vandal, t'as pas perdu de temps pour le mettre à jour. Déjà là, tu m'impressionnes pas vraiment. En plus t'as le profil d'un espion. Tu parles plein de langues, tu as servi pour les forces, l'UN, la croix rouge. Tu as étudié à l'EGS de l'UQAM, ça on s'en remet jamais. Université de Genève, puis Concordia. L'institut de la gouvernance d'organisation privées et publiques, est-ce que c'est un bon employeur, dis-moi? C'est à se demander si c'est vraiment le DGEQ qui te paye ou le SCRS. Moi aussi, des fois, je suis un peu paranoïaque. Mais c'est vrai, selon tes dires, t'es supposé pouvoir travailler dans un environnement stressant (militaire). T'as l'habitude des zones en conflit. Et tu vas me faire accroire que la tension était devenue insupportable? Dans toute ta carrière t'as jamais rien vu d'aussi choquant qu'une poignée d'électeurs allophones aller s'inscrire pour bloquer un parti qui représente un danger pour eux? L'exercice de la démocratie est à ce point traumatisant pour toi? Les clowns comme toi, j'aime assez ça. T'es pas un peu trop qualifié pour ta job? T'es habile en simulation de situation de crise si j'ai bien compris. Pourquoi t'es venu foutre la marde? T'es louche. Où t'es un gars brillant et dangereux ou alors t'es un gars stupide et dangereux. Dans les deux cas, je t'aime pas et je te surveille. Tu me rends parano.

vendredi 21 mars 2014

Il doit bien y avoir au moins un garçon dans tout Toronto qui voudrait partager sa couche avec moi dans deux semaines... En connais-tu un, toi?

Vouloir +

La femme de François Legault, n'est pas une femme exceptionnelle, je veux dire, elle n'est pas rare. Fermer sa gueule, c'est quelque chose qu'on sait faire quand on est une femme. Faut croire que y a pas juste le métier de putain de dégradant. Femme de politicien, un rôle qui doit aussi inspirer plein de petites filles. Moi je voulais plus.

J'entendais justement Marie Mai à la télé cette semaine dire qu'elle voulait cuisiner pour être une bonne femme pour son mari. J'ai envie de lui écrire pour lui dire à quel point c'est pas difficile de devenir une bonne femme pour son mari. Mais qui sait après combien ça va te coûter en temps, en énergie, en santé, pour essayer de retrouver qui t'étais? Et qui va te payer pendant ce temps-là? Lui? Comme un bon père de famille. Cuisiner pour être une bonne femme pour son mari, c'est le bout facile. S'effacer aussi. Ça se fait tout seul. Quand t'as juste des recettes et des trucs pour détacher la baignoire à partager, tu fermes ta gueule. Tellement que quand tu parles pour être certaine d'avoir pas trop l'air folle, tu répètes ce qu'il dit: Moi mon mari pense que. Tu l'admires tellement. Tu signes les cartes de Noël pendant qu'il signe des chèques comme un vrai monsieur. Si c'est pas ça que tu veux, Marie Mai, dis-le. Dis-le maintenant et planifie comment tu vas y échapper.

Pauline, même si elle est une femme, incarne le même modèle patriarcal quand elle repousse PKP. Elle signifie qu'elle est la cheffe. La patronne. C'est pas toi qui parles. Cette attitude a l'air d'en rassurer plus d'un. On cherche un bon père de famille qui sait mettre ses culottes. On a besoin d'être pris en charge.

Je ne comprends pas ce qu'on peut trouver de si inspirant en quelqu'un qui t'empêche de parler. Jamais je voudrais travailler avec ou pour des gens comme ça. Qui peut bien vouloir de ça? Ça les rassure ou alors ils se projettent dans l'image du boss qui dit à tout le monde de fermer sa gueule? On se dit qu'une bonne journée nous autres aussi on va être au top. Ben non. On va rester à leur service. À moins qu'ils perdent leur job. Est-ce qu'on préfère Pauline, François ou Philippe? C'est, au final, la même câlisse d'affaire.

Faut arrêter de penser que la parité, c'est injuste pour les hommes et se demander pourquoi est-ce qu'on a si peur que la moitié des postes soient occupés par des femmes? Pourquoi on a peur de voter pour Françoise? Quand au fond de soi-même, on est en accord avec tout ce qui est mis de l'avant par son parti? À quoi ça sert de voter orange? Ça sert à changer une culture qui s'est incrustée jusque dans notre ADN. Ce n'est pas inutile de voter pour qui l'on voudrait voir gagner. C'est la seule stratégie à adopter. Voter pour ceux avec qui on veut travailler. N'en avez-vous pas assez qu'on vous dirige et vous gère en bon père de famille? Est-ce vraiment de ce pays dont vous voulez? Un plus petit Canada qui carbure au pétrole et qui parle français? Moi je veux plus.
Un des pires cauchemars de ma vie, j'avais quatorze ans. Je rentre de l'école et mon père me dit d'aller dans ma chambre me changer. Sur mon lit il y a une belle robe de mariée. J'essaie de sortir de ma chambre, mais mon père m'y enferme et me dit que je vais épouser un associé de mon oncle tout à l'heure.

Combien de petites filles ne se réveillent pas de ce cauchemar?

Septicémie

Quand je rentre à l'hôpital, je finis tout le temps par apprendre de nouveaux mots.

lundi 17 mars 2014

La première fois que je me suis acheté un mini piano à 1 $

C'était soit avec Mémère ou ma tante Suzanne. On allait tout le temps sur la Tario ou la Catherine avec elles. Des fois on restait autour. Des fois on prenait l'étobus 125. On allait chez Rossy, au Bric à Brac, à la Papeterie de l'est. Mais je pense que ce jour-là on était resté dans le coin. Dans le Centre-Sud. On était allé mangé un cornet au Coin du cornet et on avait acheté un pain au Coin du pain. C'était un beau coin qu'ils ont rasé une dizaine d'années plus tard pour faire une plus belle entrée à la ville. Des tas de logements détruits. Les commerces du coin, Le père du meuble. Le clos de Lorimier de la ville de Montréal. Les derniers vestiges du faubourg à m'lasse. J'avais jamais encore entendu le mot gentrification. Mais je savais qu'on nous écrasait pour attirer du monde plus riche. Je le comprenais.


Mais c'était pas ça le sujet. Après la crème à glace et le pain frais ou avant, je sais pas trop, on est allé chez Rossy. Pas le Rossy de la Tario sur la promenade. L'ancien Rossy sur la Tario à côté de la ruelle Goulet. Aujourd'hui c'est un marché aux puces. En face il y avait une biscuiterie Oscar, la mère de Mélodie travaillait là. C'est le Rossy où on était allé quand ma tante Marie m'a abandonnée dans un banc de neige et qu'elle était rentrée à l'intérieur parce que j'étais malcommode. C'est le même Rossy où j'ai pissé dans une allée alors que ma mère me faisait essayer du linge par dessus mes vêtements. Ce jour-là chez Rossy, ma grand mère m'a acheté un Magic Slate. Quand la filleule m'a demandé c'était quoi un fucking Magic Slate, j'ai essayé de l'expliquer, même avec des dessins. J'ai voulu lui montrer c'était quoi un duplicateur à alcool, mais elle a jamais compris pourquoi ça imprimait juste en bleu. Finalement, je lui ai dit qu'un Magic Slate, c'était un peu comme sa tablette, éteinte.

-Tu jouaies avec une tablette éteinte?
-Ma chérie, dans mon temps, on jouait avec rien. Une branche. Les dents de grand-pôpa. Imagine comment j'étais folle quand on m'a acheté en même temps que mon Magic Mate, un coquet piano de poche.
-C'est quoi?
-C'est comme... euh. Ben c'est comme si t'avais juste une application pour jouer d'un piano avec seulement 13 touches sur ta tablette.

Ce bidule avait quelque chose d'addictif. Une odeur particulière. Une texture. L'étui de plastique et les touches en caoutchouc. 13 petits clitoris que j'ai tripotés de toutes les façons possibles.

Dans ce temps-là, des minis pianos, ils en vendaient partout. Même à l'épicerie. Finalement plus j'y pense, plus je suis convaincue que mon premier piano de poche venait pas de chez Rossy, mais de chez Explosion, sur la Catherine près de la rue Amherst.






dimanche 16 mars 2014

La terre rouge de tara

Moi, quand on me quitte, on me dit que je suis quelqu'un de bien et que je dois continuer d'écrire.



Ma vie c'est un peu comme ce matin

Tu vois ce matin, je me suis levée tôt et je me suis mise toute belle. Les cheveux, les yeux. Mes plus beaux vêtements de cabane à sucre. Mais le char à Einstein part pas. Pis toute la famille pis les amis sont déjà partis ou rendus. Ça fait des mois que je ne les vois pas.

Je vais appeler Amélie et on va s'inventer une belle journée!

Je fais des rêves immoraux



vendredi 14 mars 2014

Revenir en arrière

Te souviens-tu ce soir-là? Des semaines qui ont précédé, de celles qui ont suivi? Pendant des mois tu faisais la forte, mais tu pensais à te tuer toutes les deux minutes. Tu aurais fait n'importe quoi pour ne pas y penser. Et tu en as fait des choses. Tu y faisais pas attention. C'est pour ça que tu es tout le temps fatiguée. Il est temps que tu retournes à l'université. Que tu fasses ce que tu veux pour vrai. Comme faire attention à toi pour gagner un peu de temps. Toute cette histoire, c'était rien qu'une distraction pour pas t'enfoncer les ciseaux de métal dans l'abdomen. C'est comme ça que tout a commencé. Tu l'as inventé, tu l'as choisi, tu y as cru. Tu t'es accrochée à lui. Il t'a laissée faire, c'est un gars poli. Il n'existait pas. Il n'existe pas. Il n'existera pas. C'est pour ça que tu es tout le temps fâchée. Libère-toi. Tu devrais fermer les écrans et écrire sur du papier. Juste pour toi.

jeudi 13 mars 2014

Ces endroits-là avec des filles comme ça

Sophie Durocher. Ah Sophie Durocher. Des conneries tu en fais tellement. Mais ce soir quand tu ouvres ton show sur la prostitution avec la question "Faut-il ouvrir des bordels?" en riant. En disant qu'il y aura beaucoup de blagues ce soir. Pourquoi tu trouves ça drôle? Pourquoi tu trouves ça comique de dire que tu penses savoir c'est quoi un isoloir, mais tu fréquentes pas ces endroits-là. Ces endroits-là.

Il ne sera jamais trop tard pour toi

Le temps passe vite. Même si je reste assise à la fenêtre. Tu me manques encore. Je prends tout mon temps pour m'en souvenir. Les minutes s'écoulent, l'hiver est passé sans s'inquiéter de nous. Je suis toute seule dans ce couple imaginaire. Je suis dans un rêve un peu flou, tu sais, les souvenirs dans les soaps américains. Comme un voile devant ma caméra. Je voulais pas que tu me rejoignes dans la fange. Mais j'aurais bien pris une pause dans la soie avec toi. Je t'ai fait sourire. Je t'ai peut-être fait bander. Mais j'ai échoué en ratant ton coeur. Je t'ai offert le mien, mais tu n'as jamais ouvert la boîte. J'ai peut-être fait une erreur dans l'adresse.

J'espère que tu vas bien, que la vie est bonne pour toi et qu'un jour tu te souviendras et que ce jour-là, tu oses m'écrire.

mercredi 12 mars 2014

Petit message cute reçu aujourd'hui...

Je sais pas pourquoi, mais je peux pas faire autrement que de penser à toi quand mon gars de 10 ans me demande de lui écrire sur une feuille le nom des partis politiques avec leur chefs. Sérieux, moi à 10 ans, je savais même pas c'était quoi un premier ministre lol

Moi non plus, je pense pas que je savais qui était premier ministre. Einstein, lui, savais le nom d'à peu près tous les députés. Quand j'avais autour de 10 ans il s'est passé deux choses, deux événements marquants. Presque en même temps. Je me souviens très bien de Bernard Derome qui interrompt les filles de caleb et promet que l'émission reprendra plus tard. C'était le début d'une guerre qu'on appelait la guerre du golf. Je me souviens du bruits des bouteilles de bières dans le portique, du livreur de dépanneur qui dit à ma mère que les bombardements sont commencés. J'ai demandé à mon père si on allait entendre les bombes, si c'était dangereux pour nous. Moi, je pensais que la guerre du golf, c'était la suite de la crise d'Oka. Il était bien question d'un golf, non? On me disait tout le temps que je m'inquiétais trop pour cette guerre, mais Saddam était épeurant et on ne voulait pas m'en parler. Moi, j'étais convaincue que c'était en train de péter dans le bout de châteauguay, à peu près à trente minutes en voiture de chez moi quand il y a du trafic. C'est fou tout ce que peut s'imaginer un enfant quand on refuse de répondre adéquatement à ses questions.
On n'a pas le choix de gagner. Avec elle, on s'est demandé où est-ce qu'on pourrait bien aller si le pire arrivait. Genre PQ majoritaire. Où est-ce qu'on va bien pouvoir aller. Sur quelle planète, dans quelle dimension? Est-ce qu'il reste des îles désertes? On pourrait peut-être s'en fabriquer une à base de déchets de plastique, quelque part dans le pacifique. On n'a pas le choix. C'est le moment de dire aux vieux bleus qu'on n'en veut pas de leur pays catholaïc, blanc et prospère pour les hommes d'affaires. On ne veut pas juste d'un plus petit canada qui parle français. Ce n'est pas ce qu'on veut.

Judith Lussier a pas tort, faut le crier partout qu'on vote orange! Masoch est en train de changer de couleur.

lundi 10 mars 2014

Quand mon père est mort, j'ai pris deux jours de congé. Après ça ma boss m'a dit que j'irais mieux si je recommençais à travailler. Je pense qu'elle avait raison. Arrêter de travailler c'est jamais une bonne idée. Ça me donne juste trop de temps pour penser. Je pense que j'ai rêvé à toi encore cette nuit. Je ne m'en souviens pas. C'est juste une impression, le sentiment qu'on a passé la nuit, tous les deux ensemble. Je me réveillais avec un vague à l'âme semblable après la mort de mon père. En manque, mais résignée. La certitude que j'ai perdu quelque chose, pour toujours.


dimanche 9 mars 2014

La meilleure façon d'utiliser PKP c'est d'en faire du pâté pour chat.

Mon ti-chat. Kamarad la tornade bleue russe. C'est son nom complet. Quand je suis fâchée je rajoute le nom de famille. Il a disparu avant que j'aie fini. Il porte nos deux noms, on est féministes. Kamarad est un petit monstre. Insupportable à tous les niveaux. Je l'aime de même. Mon ti-chat communiste. Il est très exigeant, a le pas militaire, le regard soviétique. Ses requêtes tragiquement miaulées. Il est de culture Sibérienne, très sophistiqué. Il a toujours un ti-rhume, mais là il éternue plus que d'habitude. Il ne dort pas beaucoup. Hier mon ti-chat m'a dit qu'il allait bientôt mettre son plan de dominer le monde à exécution. C'est un bon plan. À la fin il y a du pâté pour tout le monde.

Mais là quand il a vu PKP aux nouvelles, il a fait une méchante crise. Il dit qu'il faut se dépêcher et que si ce salaud-là gagne, on va crever de faim. Il a sollicité l'aide de l'aîné, Ninja douteux la poupée de chiffon de Ste-Anne de la Pérade (c'est là qu'il est né). En gros c'est ça. Si PKP remporte St-Jérôme, il va avoir affaire à mon commando de chats communistes-libertaires, full bien entraînés, pis il va finir en pâté. Je lui souhaite pas ça, mais je peux pas empêcher mes chats de poursuivre leur destin.

Kamarad est enragé. Il est pour le travail, mais juste si tout le monde en bénéficie. Ninja est plus pour se rouler au soleil pis trouver les activités de tout le monde ridicules, mais quand il a compris que PKP ça voulait dire plus de travail, Ninja était d'attaque pis là Kamarad arrête pas de le crinquer. Il dit que le PQ ne pouvait descendre plus bas. La honte. Allez-y, voter pour votre boss. Il va vous gérer correct. Un boss qui te laisse pas aller pisser sans ta tite carte. Il veut savoir combien de temps tu pisses. Un boss qui s'associe à des compagnies cheaps pour faire faire la job par des scabs sous-payés pendant que ses employés sont en grève. S'il vous respecte autant que ses employés vous allez en manger de la marde. Vous allez en faire plus pour moins. Allez-y, il va vous rendre productifs. Votez pour PKP, celui pour qui les êtres humains sont jetables. Votez pour le cash. Celui des autres, parce que vous aurez jamais une câlisse de cenne de plus dans vos poches. Votez pour plus de jobs pour les hommes. Continuez votre beau travail.

J'ai jamais vu mes chats énervés comme ça. Tu vas me le payer PKP.

samedi 8 mars 2014

Bonne journée maman

La journée du droit des femmes, ça me fait penser à ma mère. À ma Mémère. À mes dix tantes et mes vingt cousines. Qui ont toutes eu des vies différentes, parfois difficiles. Ma mère a passé sa vie à se dévouer. Une fois, j'ai parlé de ça comme si j'étais dégoûtée. Ça lui a fait de la peine. Quand je décris sa vie de femme et de mère comme un calvaire, elle sert les poings et elle me dit : "Je ne me suis jamais plainte!"

Je vais célébrer la journée des femmes qu'on traite de toutes les façons et qui ne se sont jamais plaintes. Celles qui veulent juste avoir le droit d'être comme elles sont. Toutes celles qu'on veut sauver contre leur gré. Toutes ces femmes qui ont besoin qu'on pense à leur place et qu'on les bouscule parce qu'elles ne sont pas suffisamment indépendantes ou soumises à notre goût. Celles qui ont eu le courage de divorcer, celles qui sont restées. Celles qui se promènent presque toutes nues, celles qui ont le courage de porter le voile. Celles qui ont des enfants trop jeunes, celles qui se font avorter. Celles à qui on a retiré la garde de leurs enfants. Les vierges, les filles de joies. Les escortes. Les salopes. Toutes mes amies poupées.

Un témoignage abolo

J'ai lu ce texte avec attention, quelque chose me chicottait pendant. Quelque chose que j'ai compris en arrivant à la fin. En lisant le pseudonyme. Les références proposées. Est-ce que ce texte a réellement été écrit par une femme? Si oui, je n'ai rien à dire. Mais je me demande si, peut-être, ça n'aurait pas plutôt été écrit par un collectif de femmes abolitionnistes? J'aime ça les théories du complot. Et le lobby abolitionniste, il est fort et très rusé. Si ce texte a été écrit par une femme au sujet d'elle-même, je n'ai rien à dire. Rien.

Si ce texte a été écrit par plusieurs femmes dans le but de créer un personnage pour manipuler l'opinion des gens, c'est assez dégueulasse. Exprimer une réalité à travers un personnage fictif en faisant croire qu'il existe, je trouve ça grave. Surtout quand on dit quelque chose comme : "Toutes les femmes qui se vendent finissent par se faire violer." 100% des femmes, vraiment? Est-ce que ce sont toutes des femmes qui se sont faites violer ou alors on se rapporte à une affirmation précédente qui dit : "Je survis au dégoût que je ressens chaque jour de vivre dans une société où les hommes ont le droit de payer une femme pour jouir, parce que je sais qu’être payée pour faire jouir un homme, c’est pareil comme se faire violer à répétition à la longue, en plus d’être vraiment dangereux." Mais, ce serait pas justement parce que c'est un métier à prédominance féminine que c'est une job de marde? Soyons honnêtes, toutes les femmes sont victimes de violences sexuelles pendant toute leur vie. Ça, je n'en doute pas. Les travailleuses du sexe, plus que toutes les autres, évidemment. Parce qu'elles n'ont pas accès à la reconnaissance et sont obligées de travailler dans la clandestinité, ce qui les rend vulnérables.

Nier qu'il y a une minorité de filles qui vivent le métier autrement, c'est pas correct. Si c'est une fille qui a écrit ça, je n'ai rien à dire. Je comprends. Enfin, je comprends peut-être pas, mais j'accepte. Si c'est la vraie histoire d'une vraie fille. Sinon, je répondrais que la sécurité est ce qui motive celles réclamant la dé-criminalisation de la fille et du client. Je dirais qu'on mélange le travail et la violence dont en sont trop souvent victimes les travailleuses parce qu'on a associé ce métier à la violence. Parce que c'est un travail de femme et aussi parce qu'on associe le sexe à la violence. Parce qu'on accepte les violences sexuelles  faites aux femmes. Quand on te viole, c'est une punition pour avoir fait ce travail, non mais à quoi elle pensait, la pauvre petite. Quand tu es violée, on te fait toujours sentir après que tu aurais pu l'éviter. Tu te sens responsable.

C'est acceptable en société de payer une pute pour l'humilier. Le problème, c'est pas que deux adultes consentants choisissent de le faire en impliquant une rémunération. Le problème c'est que dès qu'on paye une femme pour quelque chose on se pense tout permis et on s'en sert pour dominer. Ce qui fait qu'on ne sait plus pourquoi on paye une pute. Pour avoir du sexe ou du pouvoir? Et même quand ça n'implique pas d'échange d'argent, à quoi sert le sexe et comment est-il vécu aujourd'hui? Dans notre monde on partage bien peu, on échange toujours quelque chose. En espérant mieux en retour.

Combien de femmes mariées, même de mon âge, sont souvent en situation de dépendance et de vulnérabilité? On se dit qu'on se marie parce qu'on est féministe, il est féministe lui aussi, il fait de son mieux pour corriger les inégalités de fait, il partage sa retraite, on fait plus de lavage pour compenser. C'est écrit dans le contrat, chacun des époux fait ce qu'il peut. On a juste choisie une forme de prostitution plus sécuritaire. Règlementée. Moins humiliante. Moins violente. On est fière d'être la femme de. C'est un bon gars, un féministe. On l'a choisi.

La femme est libre? Libre de quoi? Une fausse libération psychologique et sexuelle, la liberté de toujours dire oui. La pression de jamais dire non. Elle est soumise à toutes sortes de codes vestimentaires et de codes de conduites. Elle se doit d'être tout le temps parfaite. Qui parle de ça? On ne peut pas aller jusque là parce qu'il faudrait critiquer les fondements du système. Contentons-nous de mettre fin à la prostitution.

Les conditions de travail des femmes en général sont médiocres. Quand t'es obligée de te cacher parce que tu fais un métier comme ça, c'est décuplé à l'extrême. De sorte que seule une faible minorité puisse y trouver son compte. Alors tu te retrouves avec des filles comme moi, qui refusent l'image dépeinte dans cette lettre, sachant tout de même que c'est presque tout le temps la réalité. Mais pas tout le temps. Et plutôt que condamner toute la patente, on devrait condamner la violence faite aux femmes. Si la prostitution est une violence faite aux femmes demandons-nous si c'est obligatoire que ce le soit. Demandons-nous pourquoi. Quand on refusera en tant que société que des femmes prostituées soient violentées, elles oseront dénoncer. Tant qu'elles demeurent dans la clandestinité, elles sont en danger. Et tant qu'on nie les droits des femmes, comme le droit au travail, à la liberté de religion, à la sécurité et à la santé, en leur refusant la reconnaissance, d'autres continueront d'en abuser.

Je veux bien rêver d'un monde sans prostitution, sans travail, tout court. Un  monde comme les représentations de la terre après le jugement dernier dans les pamplets des témoins de Jéhova. Où l'on vit dans l'abondance au milieu d'un décor paradisiaque avec une chute d'eau, du soleil, un pique-nique des calinours et juste de l'amour. Oh oui, je veux. Je suis partante pour y travailler, tous ensemble, tout de suite. D'ici à ce qu'on y arrive, des femmes tous les jours sont victimes de violence, parce qu'elles sont des femmes. Pas parce qu'elles sont des putes.

Ne vous en déplaise ce ne sont pas que "Les hommes" qui poussent les femmes à se prostituer, mais tout un système. Il y a peut-être une forte demande, sur laquelle il est intérressant de s'interroger, même si au fond on sait que la seule réponse, c'est l'éducation. Posons nous la question suivante : Pourquoi une femme en vient-elle là? Quels sont ses choix? Est-ce normal qu'une femme échange des services sexuels contre de l'argent pour subvenir à ses besoins? Si tu décides que non, je respecte ton opinion, mais contente-toi pas juste de dire non. Cherche pourquoi. Déconstruis.

Quels sont ses choix? Osez-vous juger ses choix? Qu'est-ce qui est fait concrètement? Et comment on compte s'y prendre pour abolir la prostitution? Par quoi est-ce qu'on veut la remplacer? Parce que c'est une économie comme une autre, puisque vous acceptez ce système économique tel qu'il est, comment remplacer la prostitution et ses retombées économiques? Vous prétendez que ce n'est pas un travail, mais ça permet quand même à des tas de femmes de subvenir à leurs besoins. Quelles alternatives avez-vous proposées?

C'est noble de dire que le grand prix c'est de l'exploitation des femmes. Comment ça se fait que c'est la seule façon pour une femme de faire un coup d'argent? Travailler pendant le grand prix, c'est comme le black friday des commerces américains, le moment de l'année où les finances des filles reprennent le dessus parce que les touristes, ils payent. Coudonc, le problème est-ce que c'est que les filles fassent de l'argent tout court? Elles devraient se contenter d'être infirmières. Mais qu'est-ce que notre foutue société patriarcale et capitaliste de merde a à offrir à une fille ambitieuse et pressée en dehors du travail du sexe? Ce serait mieux d'aller se faire chier aux HEC aux côtés d'hommes qui de toutes façons seront payés deux fois mieux que toi pour traiter leurs employés comme des putes. Parce que c'est toujours celui qui a de l'argent dans les mains qui mène, que tu gardes ton linge ou pas, tu vas faire ce qu'il te dit pour un biscuit, comme un chien. Et même si tu vas au HEC quand t'es une fille tu as bien plus de chance de finir employée que directrice de n'importe quoi.

L'abolitionnisme romantique anglais du dix-neuvième, visait l'abolition des lois règlementant la prostitution sans pourtant la réprimer afin de cacher à tout prix une activité honteuse. Ça n'existait pas. C'est ainsi que se pratiquait l'exclusion sociale des travailleuses du sexe. On vous invitait poliment à disparaître en vous ignorant. Pas facile d'accéder à des soins de santé et de faire respecter ses droits quand tu es invisible.

Le néo-abolitionnisme moderne, c'est encore de refuser que les travailleuses du sexe soient reconnues comme des citoyennes et contribuables à part entière. On ne veut pas les pénaliser. Mais on pénalise le client et le proxénète. Quand le client et le pimp ont de la pression c'est sur la fille qu'ils la transfèrent. La prostitution devient un problème. Il faut en finir avec. Fini les prostituées. C'est comme ça qu'on écrit des discours et qu'on remporte des élections. En identifiant des problèmes en disant que c'est la faute de ceux qui étaient là avant et en exigeant qu'on y mette fin sans avoir une câlisse d'idée du commencement d'un début de solution. Juste de la répression, mais à l'extérieur du cadre judiciaire, dans le cadre social. C'est ainsi que se pratique l'exclusion sociale des travailleuses du sexe de nos jours. On ne lui souhaite pas de mal, mais quand ça arrive on lui dit qu'elle aurait dû être serveuse. Pas facile d'accéder à des soins de santé quand on te considère comme une victime coupable et que tout le monde a son mot à dire sur ta façon de mener ta vie. Tu soignes tes plaies toute seule chez toi, dans la honte. Nous sommes toutes des petites polices responsables et nous devons faire en sorte d'éliminer la prostitution parce que c'est pas gentil. Dénoncer les prostituteurs. Ici, on ne souhaite pas uniquement que le travail du sexe sorte complètement du cadre légal, on a affaire à une espèce d'idéologie néo-libérale selon laquelle notre société peut abolir pas que la règlementation, mais la prostitution. L'acte. Carrément. Comment? Par quel miracle? La répression des clients? Juste brandir l'abolition, ça contribue sûrement à la culture du viol. C'est juste dire que c'est laid, sale et méchant. Alors si tu le fais tu cours après ton malheur. Encore une fois, on se permet d'indiquer à la femme le droit chemin. Avant de prétendre abolir la prostitution, il y a des clients et toute une société à éduquer.

Je ne sais pas pour combien de temps encore je vais voter, le drapeau noir m'attire. Le 7 avril prochain, c'est peut-être la dernière fois de ma vie où je voterai. Je voterai pas pour des créations d'emplois pour les hommes. Je sais que je ne voterai pas pour ceux et celles qui supportent des aberrations comme l'opération cyclope qui m'incite à dénoncer des hommes. Je sais que je vais voter pour celles et ceux qui même s'ils ne partagent pas nécessairement mon opinion sur toute la question et sur toutes les questions, sont le plus susceptibles de mettre l'énergie qu'il faut et à la bonne place pour mettre fin à la violence faite aux femmes. Un parti féministe.


Si le témoignage que j'ai lu a été écrit par une femme. Je n'ai rien à dire. J'oserais jamais la contredire sur sa réalité ou la juger. Je me permettrais de l'admirer. Je sais que ça aide à guérir de nommer. Tout est là en tout cas. Tous les arguments abolos. Bien expliqués, détaillés. Elle a un discours très articulé sur le sujet. Si ce texte a été écrit par une femme, je n'ai rien à dire. Mais s'il a été écrit par un collectif, je trouve ça pas très éthique de faire passer ses messages comme ça. Moi depuis Go ask Alice, je fais plus confiance à personne.

Et c'est bien ça le pire. Est-ce que j'oserais supposer que c'est un faux témoignage si c'était celui d'un homme? C'est comme ça qu'on perpétue les inégalités. Parce que cette femme ne pense pas comme moi, je sous-entends qu'elle n'existe pas, n'est pas réelle. Elle a été inventée par une gang de fille frustrées. Je l'élimine pour faire de la place à mes idées. Parce qu'elle est anonyme, j'en profite.

Ce témoignage aurait pu être écrit par tellement de femmes que je n'oserais jamais le remettre en question, je n'oserai pas critiquer non plus les conclusions des groupes de femmes et leur but de mettre fin à l'exploitation des femmes. Mais je m'opposerai toujours quand j'estimerai qu'une démarche peut nuire, même à une seule personne. Je m'insurgerai contre les approches infantilisantes et et moralisatrices. Je me battrai contre tous ceux qui prétendent qu'il n'y ait qu'une vérité.

Je suis pour l'approche de réduction des méfaits. Parce que je considère que c'est une approche respectueuse des êtres humains dans leur intégrité. C'est une façon de faire qui a fait ses preuves et en attendant qu'on ait changé le monde ça fait des petits miracles, un à la fois. En supportant celles qui souhaitent l'être, en respectant le rythme et le choix des autres sans les condamner ni les traiter en victime, mais en facilitant l'accès aux moyens permettant aux gens de s'autonomiser. L'empowerment, ça sera peut-être un jour dans le dictionnaire. Quand on te laisse travailler et vivre tranquille au sein d'une société inclusive, c'est plus facile de prendre soin de toi et de prendre les meilleures décisions concernant ta propre survie. De cette façon personne ne se permet de penser à ta place. Tu as toute la place qui te revient. C'est juste ça, la reconnaissance.

vendredi 7 mars 2014

Le genre de chose qui me fait pleurer quand j'y pense

On était étendu sur le lit, on se regardait. Tu as commencé à pleurer. Moi, je pleurais depuis deux ans.

-On a essayé, hein?
-Oui, on a essayé.
-On est pas comme les imbéciles qui se quittent pour rien. Comme les bébés gâtés qui ne sont jamais contents.
-On n'est pas comme eux.
-Je veux pas qu'on se chicane.
-On se chicanera pas.
-Ta blonde a intérêt à pas me faire chier.
-Je veux pas de blonde, j'aimerai pus jamais de même.

Il fallait vraiment que tu partes, parce que même là, le coeur brisé et morte de peur devant l'inconnu, je savais que je voudrai jamais aimer autrement.

dimanche 2 mars 2014

J'écoute cette chanson depuis deux jours

J'aurais aimé voyager avec toi.


It starts in this parking lot, and in my dreams, I am dirty broke, beautiful, and free.

"Mange ta quiche matante pis va écouter Nicolas Ciccone."

Faut bien être un  mononc' fini comme toi pour traiter des femmes de matantes.

Benoît Lefebvre, ça me surprend que tu t'attendes pas plus que ça à te faire vomir dans la face quand tu dis quelque chose comme ça. Je suis désolée et m'excuse à l'avance. Je sais que c'est pas agréable de ramasser toute ma colère. Il y a sûrement bien pire que toi. Mais c'est toi que j'ai vu hier. Ce que tu as dit, tu l'as dit. Et pis si on n'a plus le droit d'avoir du fun! Moi j'ai écrit ça parce que je trouvais ça drôle. Pour m'amuser. Tu comprends. 

Quand tu passes cinq minutes à rire des homosexuels, que tu dis que celui-là est trop gai et que t'as pas besoin qu'on te le confirme, il a juste trop l'air gai, en plus il travaille chez Da Giovani, après quand tu dis que t'aimes pas les homophobes, ça marche pas. Toi ça t'es-tu déjà arrivé quand t'étais saoul de descendre au village pour battre des tapettes? Je t'écoutais et je me disais que ça devait être ton style. Ah c'est vrai tu dis pas tapette, t'es pas homophobe.

Mais quelle sorte d'estie de st-sacrement de loser es-tu pour trouver ça drôle de dénigrer les femmes, phrase après phrase? Comment ça se fait que tu saches faire rien d'autre? C'est pas de l'humour. C'est une triste démonstration de ton manque d'éducation et de culture. Je sais ce que c'est. Quand il nous manque des mots, quand le sens nous échappe, quand on en sait trop peu pour bâtir un discours cohérent et qu'on patche ça avec un peu de vulgarité et beaucoup d'insignifiances. Oui, je sais très bien. Quand tu souffres de ce mal, tu peux essayer de faire mieux et risquer de te casser la gueule et apprendre, ou faire de la marde et toucher ceux qui aiment ça, la marde. Le problème c'est que des humoristes attardés mentaux comme toi, il y en a beaucoup trop. Vous nivelez tellement par le bas que vous faites pitié. J'ai, entre deux excès de rage, un peu de pitié pour toi et tes semblables. Je me demandais, désolée, ce qu'on pourrait bien faire avec toi? Ne devrait-on pas stériliser les animaux dans ton genre? C'est drôle, hein? Moi je la trouve super bonne ma joke sexiste. 

Les gens rient. Ah oui, les gens rient. C'est ton excuse pour leur en donner? Les gens rient quand on leur montre n'importe quoi. Les gens regardent l'instant gagnant aussi. Les gens votent pour des salauds et vont voir des trous de cul en spectacle. Tu peux être fier de toi. Ça vous rend donc fiers d'aider le monde à mettre son cerveau à off, à se détendre. Comme si c'était difficile à faire. Quel brillant exploit.   

Je comprends pas que tu puisses faire la promotion de la culture du viol sur scène. Et si moi je me fâche, je suis une christ de folle, c'est ça? Une frustrée? Une coincée? Ta propagande haineuse, tes inepties, j'aimerais que ça soit sans conséquences. 

Pour bien te faire comprendre, il faudrait te violer deux fois, une fois doucement en te parlant tout bas et une autre fois en te frappant comme un chien. Après tu me diras ce que tu préfères. Quand c'est fait doucement c'est pas vraiment violer, on s'entend? 

Une chance qu'on a des trous de culs comme toi pour nous définir c'est quoi un vrai non. Ton analyse de la notion de consentement est bien comique, mais je vais continuer à m'en tenir à la véritable définition. J'ai de la peine, mais pas tant pour toi. J'ai de la peine parce que je peux pas m'empêcher de penser qu'un écoeurant comme toi, pour dire des affaires de même, ça a peut-être déjà forcé une couple de filles, hein? Juste pour rire.

samedi 1 mars 2014

Ça y est maintenant,
je pense à quelqu'un d'autre.
Je ne passe plus mes journées
à vérifier mes courriels.
À t'attendre à la fenêtre.
Je fais même un peu attention à moi.
Je fais des projets.
J'ai envie de voir des gens.

Je t'en prie, ne reviens pas.
Cette fois laisse-moi t'oublier.
Sois heureux,
toi aussi.

Trouves-tu ça aussi excitant que moi, des féministes qui parlent de sodomie?

Je suis tombée sur ce blog extraordinaire que je ne connaissais pas. Des fois tu arrives quelque part et tu te sens comme chez toi.

J'aime ma job

Moi je vais à the feminist porn conference pis je vais déduire le billet de mes impôts.