jeudi 1 mars 2012

Résurrection

J'ai toujours trouvé ça plus sensible un gars. C'est moumoune. Ça braille quand tu l'encules par surprise.

Je voudrais que tu souffres autant que moi, si seulement c'était possible. Ce n'est pas de ta faute, tu lui ressembles.

J'aime les gars aux cheveux longs. En queue de cheval, je l'enroule autour de mon poing. Des coups secs, à gauche à droite, tu vas finir avec un torticolis. Reste tranquille, ton cuir chevelu se détend. Après, quand je vais tirer fort sur les petites couettes, ça va se détacher tout seul. Scrounch, comme du velcro. Je prends juste des petites poignées, grosses comme des dix cents et je tire, je tire. L'autre main repousse ta tête. Quand ça vient dans ma main, j'ai la mâchoire qui serre, c'est trop bon. Ta tête saigne, tu pleures, tu cries. Tu t'épuises.

Le sang coule sur tes yeux, coule sur tes joues. C'est le temps d'une pause. On va attendre ensemble que ta blonde arrive. L'aimes-tu ta blonde toi? Je veux dire, sur dix degrés, tu dirais combien? J'ai hâte de voir à quel point tu l'aimes quand on va jouer à ton bras ou son bras. J'ai hâte.

Premier tour, un doigt, le bout facile. Tu fais ton smatte. Tu sacrifies ton doigt pour lui éviter de perdre le sien. Elle est contente. C'est à son tour, mais que va-t-elle choisir? Te laisser perdre un autre doigt? Te sauver et se laisser couper le sien? Elle te déteste, tu as mis le chaos dans sa vie, elle regrette votre rencontre, tu ne vaux pas ça. Pas un doigt. Je l'ai tuée d'un coup. La hache en plein dans sa gueule de poule mouillée. Quand tu aimes tu es prêt à te couper les deux bras, tu ne fais pas de calcul et tu te retrouves dans la rue comme moi. C'est ça l'amour.

Toi tu l'aimes. C'est beau tes torsions, tes soubresauts, tu ne veux pas qu'elle soit morte, tu veux la rejoindre, la consoler. On a besoin de bercer les morts. Comme s'ils en avaient de quoi à foutre.

Il m'appelle Jésus. Trouves-tu ça drôle toi? Jésus parce que j'aime souffrir. Je n'aime pas ça tant que ça. Je pense qu'il m'aime quand je souffre. J'en ai ma claque.

Je vais t’effeuiller comme une marguerite, un petit bout à la fois. Un orteil, deux orteils. Tu ne sens plus rien, tu pars tranquillement. Je continue et je joue dans tes morceaux. Tu l'aimais quand même. Quelle connerie, aimer quelqu'un qui préfère garder tous ses doigts. Il y a une frontière imaginée là. Le sang coulisse sur le bois franc. S'il passe à gauche, c'est terminé. S'il passe à droite, c'est terminé.

2 commentaires:

  1. C'est pas beau ça, faire mal au gens comme ça! Mais je pense que tu aurais plus grande satisfaction avec la torche en chalumeau : l'évanouissement serait moins risqué, la flamme aidant la coagulation du sang lorsque tu déchires la peau. Reste que ça serait pas très joli.

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  2. J'ai tout essayé, la hache, c'est parfait.

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